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4. Acteurs, institutions, réseaux : conditions socioculturelles de l'activité artistique

Jeune femme lisant dans son atelier, Jean-Baptiste Camille Corot, c. 1868 (Washington D.C., NGA, inv.1985.64.9)

Ce thème rassemble des historiens de l’art médiéval, moderne et contemporain intéressés par les champs de recherche issus de l’histoire sociale et culturelle de l’art. Les programmes de recherche concernent les acteurs et les intermédiaires de la sphère artistique. Dans ce contexte, l’artiste est compris en tant qu’individualité créatrice mais aussi en tant qu’acteur, dont l’ancrage dans un groupe (ou son rejet) peut expliquer l’identité.

Les circonstances de la production de l’œuvre, de sa diffusion et de sa réception sont privilégiées dans tous les champs qui touchent l’acte créateur : le culturel, l’économique, le politique et le religieux. Il s’agit encore d’interroger la pertinence des notions de légitimation de l’image, élaborées ou subies par l’artiste.

Présentation

Le thème intitulé « Acteurs, institutions, réseaux » approfondit des questions reliées à « l’artiste », considéré comme le pivot d’études sociales et culturelles de l’art. Il s’agit de s’interroger sur l’action individuelle au sein de réseaux artistiques et d’évaluer le sens de l’intention créatrice dans une société dont la structure et les frontières auront été réévaluées. Ces études s’attachent à étudier les attentes du « prince » ou d’une « clientèle » ; elles tentent de les cerner en même temps que les réactions individuelles et collectives devant l’image, qui permettent de nuancer les visions monolithiques des rapports entre l’artiste et son commanditaire ou bien entre l’artiste et la société.

Les chercheurs réunis dans ce thème ont choisi d’orienter leurs investigations dans trois directions principales, qui permettent d’apprécier l’impact culturel, économique et social sur l’évolution des formes.

Une première orientation, consacrée aux « Réseaux artistiques et mutations sociales », tente d’explorer toutes les perspectives ouvertes par la notion de « réseau » en histoire de l’art afin de mieux appréhender la dialectique entre dynamiques collectives et destins personnels. Ces questions sont abordées à partir de chantiers concrets, dans des aires nettement définies : réseaux familiaux et économiques ou réseaux liés à des techniques et des pratiques artistiques particulières, qui dépassent de loin la définition d’une « communauté » géographique ou celle de l’endogamie. Il s’agit ainsi de comprendre les multiples interconnexions socio-culturelles à partir desquelles s’élabore l’art, sans se cantonner à l’étude des dynasties d’artistes. Multipolaires, denses et souvent mouvants, ces réseaux s’offrent tantôt comme des ressources ou au contraire comme des contraintes pour le créateur (ou pour de petits groupes de créateurs). Leur étude emprunte les méthodes de l’anthropologie sociale. Cette perspective de recherche s’intéresse aux instances qui forment le tissu relationnel particulier aux créateurs. Il s’agit d’interroger la notion de « réseau » et de comprendre si cette notion est opératoire pour expliquer les conditions matérielles de la création.

Cette perspective large est resserrée dans le cadre d’une deuxième direction, qui prend en compte les « Institutions : cadres politiques et publics de l’activité artistique ». Ce programme a trait à l’étude des institutions (académies, salons, institutions curiales, etc.) et des rapports que l’artiste entretient avec elles, de la période médiévale à la période contemporaine. Sont considérées plus particulièrement des institutions culturelles qui régissent les pratiques artistiques et qui sont à l’origine de la promotion sociale du créateur. Les logiques individuelles sont examinées par rapport à des logiques structurelles qui les amplifient ou les contrarient. Dans ce cadre, les études de genre ont une place privilégiée, dans une perspective large : interrogation sur la réalité culturelle du genre dans l’art ; place du genre dans la création, dans l’exposition et dans l’écriture de l’histoire sociale, économique et culturelle de l’art. L’horizon social des recherches du thème se double ici d’un horizon politique, qui peut expliquer les ressorts de la création artistique ou les obstacles qui la contraignent.

Enfin, une troisième orientation s’articule autour des « Représentations sociales et culture des acteurs ». La culture des créateurs, élément essentiel de la constitution de l’identité artistique, est étudiée ici en corrélation étroite avec la culture des commanditaires et avec celle des spectateurs. L’outillage mental de tous ces groupes sociaux permet non seulement d’apprécier la forme matérielle de l’œuvre mais aussi sa fonction et sa charge symbolique dans une société donnée. Les études portent ainsi sur la genèse de la commande et sur le moment de la création mais elles interrogent également la réception de l’œuvre sur le temps long, sans oublier les épisodes de vandalisme, de destruction et de rejet des images, dans une perspective plus anthropologique. Sont particulièrement pris en compte les représentations mentales des différents acteurs, leur comportement dans la sphère sociale et les dispositifs symboliques qui peuvent en résulter dans l’art.

Si une partie des projets porte sur des artistes ou des cercles artistiques qui concernent la France, il n’en reste pas moins que l’équipe a pour ambition de mener des enquêtes comparatives et globales qui soient à même de comprendre la situation française par rapport aux centres artistiques des autres pays européens, extra-européens.

Membres rattachés au thème

Enseignants-chercheurs de Sorbonne Université

PAST de Sorbonne Université

Chercheur du CNRS

Ingénieurs du CNRS

Professeurs émérites de Sorbonne Université

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