« Les heureuses surprises de l’architecture palladienne. » André Chastel, action publique et scientifique entre Vicence et la France

« Dans l’univers flottant de la culture, il y a des noms qui s’enflamment facilement. Comme l’auteur de la Joconde pour la peinture, Palladio, qu’on a pu nommer « le paradigme de l’architecte », occupe une place étonnamment stable et élevée dans l’imaginaire commun » – déclarait André Chastel dans sa chronique du Monde du 1er octobre 1987, sobrement intitulée « L’indispensable Palladio ». Indispensable, Palladio l’a été dans sa carrière d’homme de science et d’action. L’auteur de la Rotonda assume en effet une position singulière dans l’œuvre d’André Chastel, que ce soit au cœur de son énergique combat pour l’histoire de l’architecture et la défense du patrimoine à Tours, à Paris et bien sûr au Centro Internazionale di Studi di Architettura Andrea Palladio de Vicence (dont il a été président de 1981 à 1989) ; ou dans ses chroniques journalistiques et ses essais, qu’il avait souhaité réunir avant sa disparition dans ce qui devait être l’unique de ses recueils consacrés à un architecte. En approchant l’immense richesse de l’activité d’André Chastel par l’angle précis de son « action palladienne », c’est donc tout un pan de son goût, de sa pensée et des orientations décisives qu’il a données en France à l’histoire de l’art – et plus encore à celle de l’architecture – que cette rencontre souhaite éclairer.