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La visibilité de la mort et l’expression de la vie. La fondation funéraire de Philibert II de Savoie et Marguerite d’Autriche à Brou (1504-1532)

Thèse

Résumé

  • Traditionnellement perçu comme expression de la politique impériale de Marguerite d’Autriche, régente des Pays-Bas, dans le duché de Savoie dont elle était douairière en Bresse, le couvent Saint-Nicolas de Tolentin à Brou monumentalise en fait la dévotion de son défunt époux Philibert II. Le souverain avait hérité des derniers ducs de la branche aînée son inclination ignorée pour l’influente congrégation observante des Augustins de Lombardie qui participant de la création renaissante, fournit, transcrit dans un style local, le schéma claustral de Brou. L’idée maîtresse de Marguerite fut le prestige de la Renaissance, découverte au dôme Saint-Jean de Turin. A l’encontre des lectures erronées du XIXe siècle, la princesse ne s’inspira pas de Champmol. Pour son italianisme, elle confia les tombeaux et l’église au français Perréal. Seules des impossibilités pratiques l’amenèrent à recruter fin 1512 le Bruxellois van Boghem. Son art et son réseau brabançons accompagnaient le tropisme ibérique de la cour de Bourgogne mais dès 1524-25, il insuffla à Brou les touches maniéristes que permettait la pénétration de la Renaissance aux Pays-Bas, plus tardive qu’en France. Le programme de l’église sotériologique emphatise la piété du duc et à un second rang, celle de la maison de Marguerite, mais aussi les devoirs du regnum, que Philibert et sa veuve exercèrent dans des pays distincts : ils culminent dans l’exercice de la justice dont le modèle est le Christ du Jugement dernier qui jadis, figurait sur le vitrail nord du transept de Brou. Marguerite signa l’œuvre : promouvant l’échange compassionnel, elle incitait autant à la conversion de chacun qu’à la prière d’intercession et à la mémoire, par-delà les siècles, de l’archiduchesse dont la naissance d’exception, impériale, avait engagé la vie et le monument d’exception.

Jury

  • M. Philippe Lorentz (professeur, université de Paris IV-Sorbonne)
  • Mme Dagmar Eichberger (professeur, université Ruprecht-Karl de Heidelberg)
  • Mme Fabienne Joubert (professeur émérite, université de Paris IV-Sorbonne)
  • Mme Laurence Rivière-Ciavaldini (maître de conférences, université Pierre Mendes-France de Grenoble)