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Les écrits d’artistes depuis 1940

Actes du colloque international, Paris et Caen, 6-9 mars 2002
Françoise Levaillant (dir.)
2004
Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, IMEC, 2004, 509 p.
ISBN
2-908295-72-5
45.00
  • Sous la direction de Françoise Levaillant

Plus de trente spécialistes d’histoire de l’art du xxe siècle ont accepté de relever le défi que posent les écrits des artistes contemporains. Pourquoi l’artiste écrit-il ? Quels sont ses supports de diffusion ? Ses écrits restent-ils confidentiels – journal (Toti Scialoja), biographie (Dubuffet), « dessins d’insomnie » (Louise Bourgeois) – ou sont-ils destinés à devenir des «armes» (Buren), lancées publiquement contre les institutions, les critiques, les confrères… ? L’écriture constitue-t-elle un «suspens» dans le processus de la création plastique ? Ou bien l’artiste peindrait-il justement «parce qu’il écrit» (Alberola) ? Et si le dernier mot ne devait pas, néanmoins, revenir à la peinture (Hélion, Svenungsson…) ? Picasso s’interroge sur l’opportunité de faire un livre de ses écrits ; Lhote met en scène la fin de sa participation à la littérature artistique de son temps ; des artistes japonais, prolixes, sont sollicités par leurs éditeurs ; des femmes artistes accompagnent par des textes poétiques ou théoriques leur lutte pour la reconnaissance de leur statut.

Il y a aussi tous ceux à qui la violence de l’Histoire ne permet de texte que censuré ou camouflé jusqu’au secret. Dans les moments de guerre, d’exil, d’internement, les uns poursuivent un nouveau mythe (Wols), les autres imaginent une nouvelle langue (Schwitters). Les peintres allemands de «l’année zéro» – 1945 – craignent la manipulation politique de l’écrit. En URSS, dans les années 1950-1970, des groupes pratiquent une transmission orale de la tradition moderniste. Tous ces moments de tension sont mis en évidence dans ce volume.

Le choix de la période étudiée – de 1940 à nos jours – répond à plusieurs préoccupations : intégrer les «années noires» dans l’historiographie de la deuxième moitié du xxe siècle, réviser notre approche des écrits d’artistes (Brancusi, Calder, Dalí, Picasso, etc.) perçus comme les «grands noms» d’une histoire considérée à tort comme déjà écrite, nous confronter aux nouvelles pratiques, aux nouveaux enjeux, que proposent des artistes plus jeunes comme Carl Andre, Daniel Buren, Yayoi Kusama, Jean-Jacques Rullier, Roman Signer et bien d’autres.

Les artistes de trois continents (Europe, Asie, Amérique), à travers dix pays, sont ici saisis dans les moments les moins connus mais peut-être les plus aigus de leur créativité. De nombreux inédits et la référence à des fonds d’archives encore peu sollicités confèrent à ces actes de colloque le statut d’un livre de référence.

notice extraite du site de l'IMEC