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L'artiste et le clerc

La commande artistique des grands ecclésiastiques à la fin du Moyen Âge (XIVe-XVIe siècle)
Fabienne Joubert, dir.
2006
Paris, PUPS, coll. « Cultures et civilisations médiévales », 2006, 416 p.
ISBN
2-84050-438-3
23.00

Mieux évalué aujourd’hui, le rôle du haut clergé au sein de la société médiévale mérite un éclairage particulier dans le domaine artistique. Priorité a toujours été donnée à la valorisation de la commande princière, reconnue – à juste titre – comme le premier moteur de l’activité créatrice aux derniers siècles du Moyen Âge. Constater cette prééminence conduit à s’interroger sur les commanditaires dont ont bénéficié les artistes, à leur spécificité aussi, à analyser également à l’intérieur de ces milieux sociaux les échanges, dont l’activité artistique offrait l’une des scènes privilégiées. Généralement issu de familles appartenant à l’élite, le haut clergé imite ses pratiques sociales et artistiques. Il consacre aux arts de substantiels moyens financiers, assurant ainsi un véritable relais avec la commande princière ou noble, tout en l’adaptant à ses propres moyens et aux besoins de ses institutions particulières ; les éléments les plus stables de ce corps entrent ainsi dans le jeu d’une logique régionale des arts, qu’ils vont parfois durablement animer. La richesse des résonances iconographiques témoigne de l’implication de ces commanditaires, à la fois concepteurs, utilisateurs et premiers bénéficiaires de ces productions. Les réalisations artistiques dont ils s’entourent ou dont ils pourvoient leurs administrés, parlent, au sens large, de leur vie, dessinent des personnalités, circonscrivent des milieux et des pratiques artistiques liées à ceux-ci. Loin d’être répétitive, la commande artistique des grands ecclésiastiques révèle un paysage varié et coloré.