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La sculpture gothique en France

XIIᵉ - XIIIᵉ siècles
Fabienne Joubert
2008
Paris, Picard éditeur, coll. « Questions d’art et d’archéologie » (dir. F. Joubert et A. Farnoux), 2008, 248 p.
ISBN
978-2-7084-0818-0
45.00
  • Ouvrage de Fabienne Joubert

L’histoire de la sculpture gothique est d’abord celle de son devenir à l’époque moderne et contemporaine ; le rappel des faits qui marquèrent l’histoire des monuments et des œuvres permet de mieux comprendre leur aspect ou leur localisation actuels : l’iconoclasme protestant, le vandalisme « embellisseur » du clergé, le vandalisme révolutionnaire, puis finalement les restaurations maladroites du XIXᵉ siècle sont autant de données qu’il faut savoir décrypter lorsqu’on analyse une sculpture gothique… Heureusement la vision actuelle peut s’aider de la très riche documentation laissée par certains témoins des siècles derniers, et elle bénéficie par ailleurs du travail de protection accompli par les musées comme des analyses menées dans le cadre des premières réflexions d’histoire de l’art. Il semble donc indispensable de commencer par prendre la mesure de ce fossé de sept siècles, comme des passerelles qui nous conduisent vers le temps où les œuvres furent conçues. Ces pages consacrées à leur devenir doivent permettre d’envisager, en  meilleure connaissance de cause, l’analyse des sculptures gothiques. Il s’agit alors d’en caractériser les emplacements particuliers dans le monument : les portails historiés, qui apparaissent à l’époque romane, deviennent désormais un lieu de prédilection. Mais les cloîtres historiés vont quant à eux disparaître vers la fin du XIIᵉ siècle, tandis que le mobilier liturgique du sanctuaire prend une ampleur considérable et que les tombeaux sculptés se multiplient. La question de la valeur sémantique des œuvres doit être abordée à la lumière des chapitres fondamentaux du discours religieux, mais aussi de la fonction qu’elles devaient assumer, comme du contexte local qui colore souvent le contenu des images et contribue à leur portée.

La dernière partie de cet ouvrage est consacrée à l’aspect formel des sculptures et à ceux qui l’ont façonné. On cherche à comprendre comment les sculpteurs du milieu du XIIᵉ siècle, formés à l’esthétique de l’époque romane, pratiquent progressivement un nouveau langage, et à quels contextes ce langage correspond. Il s’agit aussi de faire le point sur ce que l’on sait aujourd’hui de l’élaboration concrète des œuvres : le travail sur les chantiers, les phénomènes de collaboration, ou encore la mobilité des artistes et des modèles qui permettent de rendre compte des affinités que l’on peut observer d’un édifice à l’autre. La question fondamentale de la connaissance par les sculpteurs gothiques de la culture artistique antique, et plus particulièrement grecque, est également abordée à l’aide d’un dossier historique renouvelant sensiblement des points de vue considérés comme acquis.

Cet essai de synthèse, écrit dans le respect des auteurs nombreux qui ont œuvré sur le sujet, leur rend hommage en proposant un matériau vivant aux jeunes historiens.