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La peinture française du XIXe siècle

Académisme et modernité
Barthélémy Jobert (dir.)
2009
Shimane Art Museum et Yokohama Art Museum, 2009, 315 p.
  • Catalogue d'exposition
  • Textes en japonais et français.

Le XIXe siècle français produisit une peinture d’une extraordinaire richesse, sur laquelle cette exposition pose un regard nouveau. Elle comprend quelque quatre-vingts œuvres provenant des collections d’une quarantaine de musées majeurs à travers le monde, essentiellement français mais également américains, espagnols et japonais. 

Jusqu’ici, quand on parlait de peinture française du XIXe siècle, on avait l’habitude de mettre en avant les différents courants novateurs qui se succédèrent, du néo-classicisme dont les fondements furent posés par David et l’avènement du romantisme, suivi du réalisme avec Courbet comme chef de file, pour enfin arriver à l’impressionnisme d’un Monet ou d’un Renoir. Pourtant le XIXe siècle ne se résume pas à un simple enchaînement de tendances artistiques originales qui, l’une après l’autre, viennent prendre la place de la précédente. Car le monde de la peinture était alors largement dominé, non par ces mouvements pionniers, mais par l’Académie, gardienne des traditions. Cette exposition vise à faire découvrir de façon synthétique tout l’attrait des peintres académiques français, qui restent encore peu connus au Japon, dans une volonté de revisiter leur place dans l’histoire de l’art. La solennité des grandes fresques historiques ou la grâce des nus racontent en effet avec éloquence combien l’héritage de l’Antiquité continue de vibrer fortement dans la peinture moderne. Or l’académisme et l’avant-garde, tout en s’opposant, eurent des destins étroitement liés et s’influencèrent réciproquement : c’est l’ensemble de ces échanges riches et complexes qu’il convient de considérer comme le ferment d’une peinture française sans cesse prête, tout au long du XIXe siècle, à défricher de nouveaux horizons.

Car l’esthétique néo-classique établie par David ou Ingres est loin de disparaître. L’exposition entend également montrer comment cet idéal trouve des filiations et s’épanouit sous d’autres formes dans la peinture académique française, et comment les différents mouvements novateurs que furent le romantisme, le réalisme et l’impressionnisme évoluèrent étroitement en réaction à l’Académie, d’où l’intérêt de suivre ce processus de transformation qui se nourrit autant d’antagonismes que d’héritages. L’affrontement des deux tendances, qui pourtant s’imprègnent l’une de l’autre, tisse les fils de l’univers captivant de la peinture française tout au long du siècle.