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Rue d'Alger : art mémoire, espace public

2022
Paris, Éditions MF, 2022, 347 p.
ISBN
978-2-37804-049-9 (br.)
22.00

Pierre Sintès (dir.)

Présentation
En Méditerranée comme ailleurs, les sociétés portent les traces des matrices politiques et identitaires produites par leur passé. C’est ainsi que, discrètes ou flagrantes, les mémoires de périodes aujourd’hui révolues telles que la colonisation ou les régimes autoritaires perdurent dans les paysages comme dans les imaginaires des villes d’aujourd’hui. Quel est le sens de la permanence de ces mémoires dissensuelles dans l’espace public ? Quels sont leurs effets de long terme sur les sociétés? Depuis plusieurs décennies déjà, de nombreux acteurs (militants, artistes, chercheurs) ont entrepris de démontrer que les rapports inégaux du présent peuvent être éclairés à la lumière de l’histoire et de ses traces dans le présent. Pour certains, cette reconnaissance est devenue indispensable pour que soient construites des lectures plus apaisées du passé et qu’adviennent des sociétés plus respectueuses de la place de chacun. En ce début de XXIe siècle, les exemples se répondent aux quatre coins du monde pour que soient reconnues les souffrances du passé comme les inégalités du présent. Qu’ils inquiètent (séparatisme), amusent (folklore) ou convainquent (progressisme), ces mouvements, souvent regroupés sous le terme de post- ou dé-coloniaux, méritent d’être évalués afin de comprendre les mécanismes contemporains d’appropriation du passé et de son patrimoine, ainsi que la puissance du rôle qu’ils jouent dans la formation ou la contestation des espaces publics. Ce mouvement, qui associe justice mémorielle et activisme, était au cœur des œuvres des artistes regroupées pour l’exposition Rue d’Alger, tenue à Marseille en octobre 2020 lors de la biennale d’art contemporain Manifesta 13. Accompagnant cet événement, un ensemble de rencontres et de débats se sont tenus dont cet ouvrage vise à rendre compte. La vingtaine de contributions qui en résulte permet d’aborder la demande croissante de justice mémorielle aujourd’hui formulée par de nombreux acteurs, dans des États-nations contemporains qui s’enferment souvent dans le mépris des particularités et le déni des oppressions du passé.

L’ouvrage Rue d’Alger : art, mémoire, espace public est édité sous la direction scientifique de Pierre Sintès, maître de conférences HDR en géographie à Aix-Marseille université, membre du laboratoire TELEMMe de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme et spécialiste des relations entre territoire, identité, mémoire et société dans l’espace méditerranée.

Les contributions ont été écrites par des spécialistes des relations entre espace urbain, art et patrimoine. L’ouvrage fait dialoguer une vingtaine de textes de chercheurs en sciences humaines et sociales (histoire, histoire de l’art, anthropologie, géographie, sciences politiques), d’artistes mais également d’acteurs de la société civile ou encore de représentants institutionnels.

Cet ouvrage est le résultat du projet Rue d’Alger, initié par Alessandro Gallicchio, historien de l’art et maître de conférences à l’université Sorbonne Université, membre du centre André-Chastel, auteur du catalogue de l’exposition Rue d’Alger paru aux éditions MF en 2021.

Sommaire
Alessandro Gallicchio Avant-propos

Pierre Sintès Introduction


LE LABORATOIRE MARSEILLAIS

Fabrice Denise
Prendre place au Musée d'histoire de Marseille

Julie Rateau
Les Expositions coloniales de Marseille : deux événements majeurs dans l’histoire de la cité phocéenne

Vincent Geisser
La mosquée imaginaire de Marseille : sociohistoire d’une présence-absence patrimoniale

Samia Chabani & Pierre Sintès
Espace public, espace narratif et valeur conflictuelle du patrimoine à Marseille : l’expérience de l’association Ancrages

Agathe Rosa et Emma Grosbois en conversation avec Pierre Sintès
À la lumière de la Corniche

Arthur Eskenazi et Boris Grésillon en conversation avec Pierre Sintès
L'Art, le pouvoir et la ville

Maria Bremer
Au temps des crises du « global » : réflexions sur la biennale

Nicolas Maisetti
Les héritages de Marseille-Provence 2013. Retour sur les ambitions transformatrices d'une opération structurante

Alexandre Grondeau, Mathilde Vignau
Grands événements culturels et espace urbain : le cas de Marseille

MÉMOIRES ALGÉRIENNES
L'ART D'EN PARLER

Anissa Bouayed
Les prisonniers algériens de l’île Sainte-Marguerite. Archives des circulations forcées au XIXe siècle et traces mémorielles en Algérie, sources concurrentes ou complémentaires ?

Michel Baussant
Patrimoines postcoloniaux en transit

Giulia Fabbiano
Le temps du hirak : histoire, mémoires et expériences du passé

Julien Cohen-Lacassagne
L'art, la mémoire et l'histoire. Réflexions à partir du cas franco-algérien

Amina Menia en conversation avec Pierre Sintès
La mémoire d'Ager

L'ITALIE AU RÉVÉLATEUR

Alessandro Ferrini en conversation avec Alessandro Gallicchio
Art contemporain et héritages du fascisme colonial

Emilia Héry, Caroline Pane, Claudio Pirisino
Retours sur les Mémoires du Ventennio

Emilia Héry
Rome, Addis Abeba, Asmara : la ville en héritage, l’art en partage

CONTRECHAMPS DE MÉDITERRANEE ET D’AILLEURS

Jean-Charles Depaule
Le Caire, Beyrouth, Alger...

Nadège Ragaru
Monumentalités rivales : Skopje de pierre et de bronze

Daniel Monterescu, Roni Dorot
Les subalternes peuvent-ils peindre ? Graffitis palestiniens et juifs dans la Jaffa gentrifiée

Monika Salzbrunn, Raphaela von Weichs
Qui décolonise l’espace ? Art et activisme à Douala/Cameroun

Mohammed Laouli en conversation avec Marine Schütz
Créer après Georges Floyd