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L'imaginaire de l'âge d'or à la Renaissance

2017
Brepols Publishers, 2017, 510 pages
ISBN
978-2-503-57469-1
90.00
  • Ouvrage d'Elinor Myara Kelif, responsable du LabEx EHNE et membre du Centre André Chastel,
  • Publié dans la collection Études Renaissantes dirigée par Philippe Vendrix & Benoist Pierre,
  • Édité grâce au soutien financier de l'ED 441 de l'université Paris I Panthéon Sorbonne, du LabEx EHNE (université Paris IV Paris-Sorbonne) et du Centre André Chastel.

 

Depuis l'Antiquité, l'âge d'or est l’un des mythes les plus répandus et les plus prégnants dans l'imaginaire collectif occidental. Cet ouvrage ambitionne, en en retraçant les évolutions successives, de mieux comprendre et de mettre en lumière la popularité dont il a joui dans la culture visuelle de la Renaissance.

 

C’est tout d’abord dans les séries de gravures illustrant les quatre âges de l'humanité, notamment dans les éditions des Métamorphoses d'Ovide, que s’est jouée l’une des mises en place premières de l’iconographie de l’âge d’or, qui connaîtra ensuite une grande fortune dans l’Europe entière.

Image ovidienne, bucolique et nostalgique du bonheur originel, le mythe de l'âge d'or fut par la suite un formidable outil de propagande politique. Sa valeur hyperbolique ainsi que sa malléabilité en firent  l'un des thèmes favoris de glorification du pouvoir politique ou religieux : Rodolphe II, les Médicis, les Farnèse, les Valois ... autant de cas étudiés ici afin de mieux comprendre la place, le fonctionnement comme les manipulations dont ce mythe fut l’objet à la Renaissance. Enfin, un dernier volet, qui se veut plus original dans son approche, traite de la façon dont d'autres mythes ont pu être contaminés par le récit de l'âge d'or. Au travers des topoi qu'il véhicule, l'âge d'or vient enrichir de toutes ses hyperboles d'autres mythes, jusqu’à devenir un concept. Mythe polymorphe, polysémique, l'âge d'or en vient ainsi à se réduire à un ensemble abstrait de valeurs positives qui définissent un temps idéal : justice, paix, abondance, amour, harmonie.
En mettant en regard les traditions figuratives et interprétatives de l’âge d’or du XVe au début du XVIIe siècle, de l'Italie à l’Europe du Nord, cette étude met en exergue la vitalité du mythe à la Renaissance, et questionne à nouveau le rôle déterminant des mythes dans l'Europe des temps modernes. Elle met ainsi en évidence qu'il n'y a non pas un mais des âges d'or, et que l'unité de ce mythe tient à la place fondamentale qu'il occupe dans l'imaginaire collectif en tant qu'archétype d'une humanité idéale.