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Werner Szambien (1953-2022)

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Le Lundi 27 février 2023 de 00h00 à 23h59

Werner Szambien nous a quittés en décembre dernier. Il était âgé de 69 ans. Directeur de recherche au CNRS, membre du Centre André-Chastel depuis sa fondation en 2004, Werner Szambien a compté parmi les plus brillants historiens de l’architecture de l’époque moderne.

Initialement tenté par la peinture, Werner Szambien avait entamé ses études d’histoire de l’art à la Hochschule für bildende Künste de Hambourg en 1971, titulaire d’une bourse de la Studienstiftung des Deutschen Volkes. Ces études l’ont vite mené à Paris, dès avant son doctorat consacré à l’architecte français Jean-Nicolas-Louis Durand, qu’il soutient en 1984 à la Freie Universität de Berlin, sous la direction de Thomas Gaetghens. Entré au CNRS dès 1985, Werner Szambien rejoint le CRHAM (Centre de recherche de l’histoire de l’architecture moderne ; ancêtre du Centre André-Chastel) où il côtoie Monique Mosser, Françoise Boudon ou encore Monique Châtenet. Proche d’éminents esprits, historiens ou architectes, Werner Szambien eut des amitiés fécondes avec Bernard Huet, Antoine Picon, Pierre Pinon, Daniel Rabreau, Bruno Fortier ou Christian de Portzamparc.

Ses ouvrages Symétrie, goût, caractère : théorie et terminologie de l’architecture à l’âge classique 1550-1800 (1986), Le Musée d’architecture (1988), et bien sûr Jean-Nicolas-Louis Durand, 1760-1834 : de l’imitation à la norme (1984), sont aujourd’hui des classiques. Werner Szambien signa ou cosigna bien d’autres livres comme Les projets de l’an II : concours d’architecture de la période révolutionnaire (1986), Schinkel (1989), De la rue des Colonnes à la rue de Rivoli (1992), L’Europe des échanges : la culture architecturale au-delà des frontières (1750-1793) avec Antoine Picon, Pierre Pinon et Yannis Tsiomis (1992), Le Sentier Bonne-Nouvelle, de l’architecture à la mode avec Simona Talenti (1999), Le Parlement de Bretagne : naissance et renaissances d’un palais avec Simona Talenti et Yannis Tsiomis (2000), Berlin, une ville en suspens (2003). Werner Szambien s’intéressait de plus en plus à l’image en histoire de l’architecture et envisageait d’y consacrer un livre. Le long déclin de sa santé ne l’a pas permis. À plusieurs reprises, Werner Szambien insista sur l’impérieuse nécessité de faire rayonner l’histoire de l’architecture dans le grand public, sous peine de la voir disparaître du débat citoyen et, avec elle, toute l’histoire de l’art.

Si l’héritage laissé par le chercheur est considérable, de l’homme nous saluons l’humanisme et la bienveillance. Nous témoignons toute notre affection à sa famille et à ses proches, Maxime, Cecilia, Élisabeth, Simona et Julie.