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À propos du Prado

Une histoire de l’architecture comme métaphore de régénération nationale
Juan de Villanueva, Premier projet pour le cabinet royal de sciences de Madrid, actuel Musée du Prado, (détail de la façade principale), 1785, Madrid, Académie des beaux-arts de Saint-Ferdinand ©
Rencontres du Centre Chastel
Le Mercredi 15 mai 2019 de 00h00 à 23h59
Centre André Chastel, Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris, salle Ingres (2e étage)

En 2019, le musée du Prado fête son bicentenaire. Conçu à l’origine comme un cabinet de sciences naturelles, cet ensemble possède une double importance artistique pour la culture espagnole : ses collections, et le bâtiment qui les abrite. Si ses innombrables chefs d’œuvres comptent parmi les plus importants au monde, l’édifice, dessiné par le célèbre Juan de Villanueva, représente la plus grande réussite de l’architecture dite néoclassique en Espagne. Érigé à une époque d’effervescence pour la culture architecturale européenne, entre les Lumières et les restaurations, le Prado a rapidement incarné l’emblème d’une nouvelle civilisation hispanique. Entre l’intérêt scientifique, les idéaux politiques, et la définition d’une conscience culturelle autochtone inspirée des modèles internationaux, la naissance du Prado nous montre à quel point l’architecture publique du tournant du XIXe siècle a contribué à la création des imaginaires nationaux des états nations de l’Europe contemporaine. À l’intérieur de ce nouveau temple civil, une histoire moderne de la nation espagnole est publiquement exposée à travers les nombreux éléments architecturaux qui font du Prado un patrimoine universel, protégé sous l’égide des formes antiques, aux usages radicalement modernes. Deux cents ans après son ouverture en tant que musée de peintures, le bâtiment de Villanueva reste un unicum dans l’histoire de l’architecture des mondes hispaniques. Une réflexion à partir des sources graphiques, littéraires et archivistiques liées à sa conception nous permet donc de comprendre la logique des grands projets architecturaux de la culture européenne du tournant du XIXe siècle. Cela s’inscrit également dans la perspective des regards croisés portés sur l’art de bâtir, à une époque où le classicisme architectural international est le principal moteur de la construction politique et culturelle d’une Europe en plein renouvellement.