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Message ou bruit ? Message or noise ?

De la lisibilité des images The Readability of Images
Hito Steyerl, SocialSim, (détail), 2020, Single channel HD video and live computer simulations Dancing Mania/Rebellion, Duration: 18:19 min (single channel) Dancing Mania/Rebellion duration variable, Exhibition view: Hito Steyerl. I Will Survive, K21, Düsseldorf, 2020–2021, Courtesy the artist, Andrew Kreps Gallery, New York and Esther Schipper, Berlin/Paris/Seoul ; © VG Bild-Kunst, Bonn 2023 /Photo © Achim Kukulies, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, 2020
Colloque
Du Mardi 12 septembre 2023 au Mercredi 13 septembre de 00h00 à 23h59
Centre allemand d’histoire de l’art/DFK, 45 rue des Petits-Champs 75001 Paris

CONGRÈS ANNUEL
ANNUAL CONGRESS

Organisateurs

  • Guillaume Blanc-Marianne
  • Max Bonhomme
  • Georges Didi-Huberman
  • Sarah Flitti
  • Peter Geimer
  • Francesca Golia
  • Louis-Antoine Mège
  • Marie Schiele
  • Anna Siebold
  • Élodie Vaudry

PROGRAMME

Mardi 12 septembre au DFK Paris
Tuesday, September 12th at the DFK Paris
  • 13h45 Accueil / Welcome
  • 14h Introduction
    Peter Geimer et Marie Schiele
1er PANEL  VISUALITÉ DU BRUIT

Introduction et modération
Max Bonhomme et Francesca Golia

  • 14 h30 Bruit, diffusion et espace latent.
    Les nouveaux liens algorithmiques entre le dicible et le visible

    Antonio Somaini (Université Sorbonne Nouvelle / Paris III)
  • 15h30 Excès et inaperçu.
    Les bruits sur l'image médiévale de la transfiguration

    Vincent Debiais (CNRS / EHESS, Paris)
  • 16h30 Pause / Break
  • 16h45 Drawing with and against the grain.
    Notes on Goya's Bordeaux albums

    Wolfram Pichler Universität Wien)
  • 17h45 Pause / Break
  • 18h CONFÉRENCE DU SOIR / EVENING LECTURE
    Georges Didi-Huberman (EHESS, Paris)

  • 19h30 Fin de la première journée / End of the first day
    Cocktail au DFK Paris /  Cocktail  at the DFK Paris

Mercredi 13 septembre au DFK Paris
Wednesday September 13th at the DFK Paris

2E PANEL SEUIL DE LISIBILITÉ

Introduction et modération
Sarah Flitti et Anne Siebold

  • 9h30 « S'il fallait les nommer une par une, cela dépasserait toute mesure »
    Une esthétique du trop dans les images tibétaines

    Jean-Baptiste Georges-Picot (EPHE - Université PSL, Paris)
  • 10h30 L'hypothèse du bruit ou l'apparente lisibilité des dessins de cinéma
    Emmanuelle André (Université Paris-Cité) et
    Joséphine Jibokji (Université de Lille)
  • 11h30 Pause / Break
  • 11h45 Data opacity. Translation, Mediation, Transparency and other Visualization Myths
    Johanna Drucker (University of California, Los Angeles)
  • 12h45 Déjeuner / Lunch

3E PANEL : INTERFÉRENCES VISUELLES

Introduction et modération
Guillaume Blanc-Marianne et Louis-Antoine Mège

  • 14h30 Visual Noise from Wire Photography to "Cognitive Automation"
    Jonathan Dentler (Gerrman Historical Institute, Washington DC)
  • 15h30 Quels bruits le flou produit-il ? Le mot et la forme
    Pauline Martin (Photo Élysée, Musée cantonal pour la photographie, Lausanne)
  • 16h30 Pause / Break
  • 16h45 L'image-rumeur
    Peter Szendy (Brown University, Providence)
  • 17h45 Pause / Break

À l'INHA, auditorium Jacqueline-Lichtenstein
At the INHA, auditorium Jacqueline-Lichtenstein

  • 18h30 TABLE RONDE / ROUND TABLE DISCUSSION
    On Glitches and Noise in Artificial Intelligence

    Hito Steyerl (Universität der Künste Berlin) in conservation with Georges Didi-Huberman and Peter Geimer

 

 

Les images envoient-elles un message ou se contentent-elles de faire du bruit, et c’est déjà bien beau ? Dans l’alternative formulée par Michel Foucault au sujet du savoir médical, apparaît de façon sous-jacente la question de la lisibilité, celle d’une lisibilité élargie, non-textuelle. De façon corollaire, émerge aussi la question de l’illisible, du diffus, de l’indistinct des images. S’il est admis que le bruit dans son sens courant s’oppose au silence et à la clarté d’un message en raison de sa nature irrégulière et indécomposable, l’application de ce terme aux images n’emprunte pas pour autant les traits d’une simple métaphore. Au contraire et de façon technique, le bruit peut se définir comme un élément constitutif plus ou moins volontaire de la matérialité des images, que l’on pense à la photographie, son grain et ses accidents, au bruit graphique (chartjunk) ou encore, avec les théories de l’information et des médias, à l’altération de l’image lors de sa transmission. Laissant délibérément de côté le paradoxe de l’introduction du sonore dans les arts visuels ou le modèle de la synesthésie, le thème du bruit des images vise plutôt à interroger à nouveaux frais le rapport entre visible et dicible. Notion largement intensive, du bruissement au vacarme, du murmure au brouhaha, le bruit renvoie aux éléments accessoires de l’image, ses ornements, ses détails, son fond et sa matérialité, éléments que le regard a tendance à neutraliser comme si la lisibilité n’épousait que le contour des formes reconnaissables, laissant dans l’ombre des éléments marginaux, plus compacts et denses, irréductibles à toute tentative de déchiffrement. On le comprend, dans un sens élargi, le bruit concerne l’expérience des images, de sa part sensible à la quête d’une interprétation, solidaire parfois d’une volonté d’alphabétiser le regard afin de transformer l’image en un code intelligible. Au niveau herméneutique enfin, le jugement de l’historienne ou de l’historien de l’art et de tout regardeur et lecteur des images n’est pas exempt de bruit, dans la mesure où sa posture ne peut guère faire l’économie de biais, de lacunes, qui remettent sans cesse la pensée à l’épreuve. Ce bruit de fond n’épargne pas les humanités numériques qui, malgré un idéal de transparence et d’exactitude, accusent une certaine opacité, dans la sélection des données et les traitements algorithmiques jusqu’aux enjeux de visualisation.

Entrée libre