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L'Avant-garde européenne après la Seconde Guerre mondiale

L'axe Paris - Milan - Düsseldorf de 1957 à 1966
Journée d'étude L'Avant-garde européenne après la Seconde Guerre mondiale
Colloque
Le Lundi 26 mai 2014 de 00h00 à 23h59
Paris, galerie Colbert (75002)
  • Journée d'étude doctorale dans le cadre du LabEx EHNE (« Écrire une nouvelle histoire de l’Europe »)
  • Sous la direction de Marjolaine Beuzard, Maria Sensi et Manuela Triani Gomez de Knegt (Centre André Chastel, université Paris-Sorbonne)

Dans l’après-guerre, les recherches artistiques et l’intérêt des galeries de ces trois pôles culturels semblent converger autour d’une esthétique orientée vers l’approfondissement des origines de la production plastique. Reprenant les ambitions d’universalité de l’art mises à jour au long de la première moitié du XXe siècle, la production après 1945 suit un chemin d’épuration des formes et des couleurs.

Cette quête d’universalisation de l’art rassemble des artistes d’origines et de parcours assez différents comme Yves Klein ou Heinz Mack ou Otto Piene. Leurs projets visent à la dématérialisation de l’art, leurs recherches se focalisent sur la lumière et le mouvement. Klein les rejoint en apportant des possibilités de dématérialisation par l’imprégnation de la couleur et par l’utilisation d’éléments de la nature comme le feu ou l’eau. Dans les années 1950, Klein multiplie les expositions en Allemagne, en France et en Italie. Sa contribution dynamise les échanges artistiques. En 1957, il expose à la galerie d’Alfred Schmela à Düsseldorf, aux galeries Iris Clert et Colette Allendy à Paris et à la galerie Apollinaire à Milan.

À l’admiration portée à l’artiste français par ses pairs allemands Mack et Piene s’ajoute l’influence exercée sur eux par Lucio Fontana.

Dès 1957, Mack et Piene débutent leur projet d’« expositions d’un soir ». Entre avril 1957 et octobre 1958, ils organisent dans leur atelier de Düsseldorf huit Abendausstellungen en forme de happenings. Ils réalisent la revue ZERO ; trois numéros sont publiés entre 1958 et 1961. L’Italien Piero Manzoni s’intéresse aussi aux travaux de Klein et de Lucio Fontana, dont il a pris connaissance à Milan. Fontana expose en compagnie de cette jeune génération qui voit en lui un père spirituel.

Durant cette période, Otto Piene recense plus d’une centaine d’artistes qui participent aux projets du groupe Zéro. Les revues ZERO et AZIMUTH (dont deux numéros sont publiés à Milan entre 1959 et 1960), représentent un facteur de cohésion important et un organe de diffusion et de communication entre les différentes associations d’artistes. À Milan, en décembre 1959, Piero Manzoni et Enrico Castellani ouvrent la galerie Azimut où vont exposer, entre autres, les Français Klein et Morellet, les Italiens Agostino Bonalumi, Dadamaino et Nanda Vigo, le Brésilien Almir Mavignier, les Allemands Oskar Holweck et Heinz Mack.

Par le biais de l’art, l’Allemagne se rouvre à l’Europe en proposant une production avant-gardiste. En Italie, en Allemagne et en France, la production d’après-guerre est particulièrement féconde. Elle attire des artistes originaires d’autres continents comme Soto ou Mavignier qui participent aux principales expositions du groupe Zéro avec Heinz Mack et Otto Piene, auxquels se joint en 1961, Günther Uecker.

Les groupes Zéro et Azimuth fonctionnent comme une véritable pépinière stimulant la communication entre les artistes qui produisent un art libéré de l’Informel et rattaché aux grandes questions soulevées par la théorie artistique de l’époque, à savoir l’aptitude à l’universalisation de l’art. La production plastique des artistes circulant sur l’axe géographique italo-franco-germanique constitue une cible pour la recherche actuelle en histoire de l’art : ce mouvement est à la base d’une révolution de la production contemporaine regroupant l’art, la philosophie et la sociologie.