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La Peinture facétieuse

Du rire sacré de Corrège aux fables burlesques de Tintoret
2015
Arles, Actes Sud, 2015, 480 pages
ISBN
978-2-330-04725-2
34.00
  • Un ouvrage de Francesca Alberti
  • Publié dans la collection « Les Apparences » d'Actes Sud, dirigée par Jérémie Koering
  • Avec le soutien de l'université Paris-Sorbonne et du Centre André Chastel

L’histoire de l’art a longtemps considéré le rire dans la peinture italienne de la Renaissance comme un phénomène mineur et trivial. Ce livre démontre qu’il en va autrement. En référence aux études sur la “peinture comique”, il propose une réflexion à la fois plus ample et plus ciblée sur le rire dans l’art du XVIe siècle. Plus ample, parce qu’elle envisage toutes les formes du rire devant les images, et les pratiques sociales qui les sous-tendent. Plus ciblée, parce qu’elle offre aussi une analyse minutieuse de cinq tableaux qui illustrent de manière paradigmatique le fonctionnement du comique dans la réception des images.

Les ressorts comiques de la peinture, devenus pour la plupart étrangers à l’œil contemporain, exigent une enquête historique et anthropologique. Cet ouvrage permet au lecteur de saisir et d’apprécier les dimensions facétieuses des œuvres, leurs enjeux et leurs fonctions. Par une étude des différentes théories du rire depuis l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, Francesca Alberti dégage les origines anciennes d’une conception positive du rire, explique ses liens étroits avec l’érotisme ou encore souligne l’importance de la surprise dans sa “mécanique”. Les exemples choisis dévoilent les multiples facettes du comique et témoignent, en particulier, de la porosité entre sphères sacrée et profane. Les retables du Corrège révèlent l’existence et le fondement théologique d’un rire sacré, tandis que les fables mythologiques du Tintoret dévoilent le renouveau du burlesque divin dans sa dimension souvent parodique.

L’auteur utilise une approche interdisciplinaire qui fait dialoguer l’histoire de l’art et l’anthropologie, l’histoire des religions et l’histoire de la littérature ou encore les théories médicales et la philosophie. Par l’envergure et l’originalité des champs convoqués, l’étude jette un regard radicalement neuf sur l’art italien de la Renaissance.