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Un nouveau Moyen Âge ?

Le néogothique dans le Grand Est
Colloque
Du Mercredi 05 octobre 2022 au Samedi 08 octobre de 00h00 à 23h59
Nancy, palais du Gouvernenment (5 octobre) ; université de Lorraine (6 octobre) ; Centre des mémoires Michel Dinet (7 octobre) ; Metz (8 octobre)
  •  

Organisation : Archives Modernes de l'Architecture lorraine

À travers ses trois entités historiques, Lorraine, Alsace et Champagne, la région Grand Est a été marquée au XIXe siècle, comme d’autres régions de France, par une redécouverte du Moyen Âge, à l’origine d’un courant artistique et architectural qualifié de néogothique. Il s’y développa de façon diverse à travers le territoire, marqué par le déplacement de la frontière franco-allemande à la suite du traité de Francfort du 10 mai 1871 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale.

Quelles furent les sources d’inspiration ? Les théories et modèles ne manquèrent pas et les restaurations ou interventions sur des bâtiments médiévaux alimentèrent les débats, qui se prolongent encore aujourd’hui. Quel positionnement face à un bâtiment médiéval « revisité » par le néogothique ?

Si les constructions d’édifices religieux se multiplièrent jusqu’à la Première Reconstruction, amenant parfois une nouvelle réflexion sur l’urbanisme, l’architecture civile n’est pas oubliée. Elle se signale par des édifices publics mais aussi par de nombreuses citations gothiques dans des bâtiments plus modestes, sans oublier ses relations avec l’Art nouveau. Tous les arts sont concernés : peinture, peinture murale et décorative, sculpture et art funéraire, mobilier, orfèvrerie, verrerie et vitraux, textile…. En lien avec l’édifice, les décors intérieurs et extérieurs créent souvent une ambiance, se référant parfois à un idéal d’art total.

Le colloque, avec 29 communications, a pour objectif d’envisager de façon globale ce courant dans la région Grand Est, sans méconnaître les réalisations dans les régions voisines. Une meilleure connaissance de ce patrimoine doit permettre de mener une réflexion sur sa conservation, sa restauration et sa mise en valeur.

Afin de compléter les conférences, des visites sont proposées à Nancy (basilique Saint-Epvre et présentation de la façade du Palais ducal) et à Metz (Neustadt, cathédrale Saint-Étienne, église Sainte-Ségolène et basilique Saint-Vincent). Le colloque, sous l’égide d’un comité scientifique de spécialistes, aborde différents axes de réflexion à partir d’études particulières afin de mieux appréhender le « néogothique » qui marque si souvent les paysages.

Denis Grandjean
Marie-Agnès Sonrier

PROGRAMME

Mercredi 5 octobre – Nancy, PALAIS DU GOUVERNEMENT

 

  • 9h45 Accueil des participants
  • 10h10 Accueil par Monsieur le maire de Nancy
    Introduction au colloque par Denis Grandjean, vice-président de l’AMAL, Académie de Stanislas et Marie-Agnès Sonrier, présidente de l’AMAL

Théories et modèles, en guise d’introduction
Présidente de séance Marie-Agnès Sonrier, présidente de l’AMAL

  • 10h40 > 12h10
  • Pierre Sesmat, professeur émérite, Université de Lorraine, et Frédéric Tixier, maître de conférences en histoire de l’art médiéval, Université de Lorraine
    Le néogothique dans le Grand Est : modèles et débats. Un premier état de la question
  • Jean-Charles Cappronnier, directeur adjoint des archives départementales de Meurthe-et Moselle
    La construction des églises au XXe siècle : vers un “néogothique moderne” ? La contribution du chanoine Albert Munier (1867-1943)
  • Lorenzo Diez, conseiller pour l’architecture, DRAC Grand Est
    Regard sur le musée des Monuments français : une néo-architecture du collage comme ressource pour la formation d’un nouvel éclectisme

Architecture et urbanisme
Président de séance Lorenzo Diez, conseiller pour l’architecture, DRAC Grand Est

  • 12h10 > 12h40
  • Jean-Marie Simon, architecte et docteur en géographie, Académie de Stanislas
    L’édifice néogothique, monumentalité et paysages urbains. Construction d’une problématique à partir d’exemples choisis en Lorraine
  • 14h > 15h30
  • Visite de la basilique Saint-Epvre par Jacques Antoine, conservateur des antiquités et objets d’art de Meurthe-et-Moselle
    L’actuelle basilique Saint-Epvre succède à deux édifices médiévaux. L’église du XVe siècle, devenue trop petite et en mauvais état, est reconstruite en 1857. Un concours préconisant le style « ogival » est ouvert en 1861. Le projet retenu est celui de Prosper Morey (1805–1886), de style néogothique ; il suscite de fortes critiques de la part des confrères de Morey, accusant la ville d’avoir favorisé son architecte municipal. Le mobilier de la basilique est conçu en harmonie avec l’architecture de l’édifice.

Architecture et urbanisme (suite)

  • 16h > 17h30
  • Vincent Bradel, enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy
    La reconstruction de la basilique Saint-Epvre à Nancy, un néogothique urbain en débat
  • Richard Dagorne, directeur du Musée lorrain et de Nancy-Musées
    Charles Pêtre (1828–1907), sculpteur des tympans de la basilique Saint-Epvre de Nancy : un néogothique de façade
  • 17h30 > 17h50
    Débats

Néogothique sur gothique
Président de séance Frédéric Tixier, maître de conférences en histoire de l’art médiéval, Université de Lorraine

  • 17h50 > 18h50
  • Hélène Rousteau-Chambon, professeure d’histoire de l’art moderne, Nantes Université
    Restaurer en gothique pendant les Temps modernes
  • Anne Vuillemard-Jenn, docteure en histoire de l’art, enseignante à l’Institut national des sciences appliquées de Strasbourg et chercheuse indépendante

    La question du modèle : le Codex Manesse et la restauration des peintures murales de l’église Saint-Pierre-le- Jeune de Strasbourg

  • 18h50 > 19h10
    Débats

  • 19h10 > 19h30
    Présentation de la façade du Palais ducal par Richard Dagorne, directeur du Musée lorrain et de Nancy-Musées
    Au XIXe siècle, les interventions sur les parties du Palais ducal de Nancy datant des débuts de la Renaissance consistent dans la restitution de la statue équestre du duc Antoine, oeuvre de Giorné Viard (1823–1885) et dans la vaste restauration menée par l’architecte Émile Boeswillwald (1815–1896) suite à l’incendie qui dévaste le site en 1871. À cette époque, l’aile de la galerie des Cerfs est dotée d’une charpente métallique et la tour de l’escalier couronnée d’une flèche.

Jeudi 6 octobre – UNIVERSITÉ DE LORRAINE

 

Néogothique sur gothique (suite)
Président de séance Frédéric Tixier, maître de conférences en histoire de l’art médiéval, Université de Lorraine

  • 8h30 > 10h
  • Nicolas Lefort, docteur en histoire, chercheur associé, Université de Strasbourg
    Le service des monuments historiques face aux restaurations néogothiques en Alsace-Moselle, de 1918 aux années 1980
  • Rafael-Florian Helfenstein, architecte du patrimoine, doctorant en histoire de l’architecture, Université Paris I Panthéon Sorbonne

    La restauration de la cathédrale de Metz durant l’Annexion : une œuvre très française ?

  • Anne-Laure Gerbert, ingénieure des services culturels et du patrimoine, DRAC Grand Est, et Pauline Lurçon, conservatrice des monuments historiques, DRAC Grand Est
    Les plâtres de l’atelier d’Auguste Dujardin (1847-1925) conservés à la cathédrale de Metz

  • 10h > 10h30
    Débats

    10h30 > 10h50
    Pause
  • 10h50 > 11h50
    Vincent Cousquer, doctorant en histoire de l’art, Université de Strasbourg, sculpteur, restaurateur de la cathédrale de Strasbourg
    La statuaire néogothique de la cathédrale de Strasbourg : de la fusion de l’art grec et gothique de Philippe Grass (1801-1876), aux pastiches du gothique de ses successeurs
  • Véronique Umbrecht, chercheuse associée, Université de Strasbourg

    Le néogothique vu sous le prisme de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace au XIXe siècle

  • 11H50 > 12h20
    Débats

Néogothique et territoires
Présidente de séance Mireille-Bénédicte Bouvet, conservatrice générale du patrimoine honoraire

  • 14h > 15h30
  • Frédéric Vienne, docteur en histoire contemporaine, Université de Picardie – Jules Verne et archiviste du diocèse de Lille
    Un néogothique oublié : le néogothique flamboyant des années 1840, dans le Nord et le Pas-de-Calais
  • Noémie Faux, chargée de mission Patrimoine à la ville de Joinville, conservatrice des antiquités et objets d’art de la Haute-Marne

    L’église Notre-Dame-de-la-Nativité, une oeuvre néogothique en Haute-Marne. Regard sur le travail d’Hubert-Nicolas Fisbacq (1822–1883)

  • Charlotte Leblanc, chargée de la protection des monuments historiques, DRAC de Bourgogne-Franche-Comté
    Un projet de l’architecte départemental François-Jules Février (1811-1892) : introduire le “style ogival” en Haute-Saône

    15h30 > 16h
    Débats

    16h20 > 16h40
    Pause

Les édifices et leurs décors
Président de séance Pierre Sesmat, professeur émérite, Université de Lorraine

  • 16h40 > 17h40
    Mireille-Bénédicte Bouvet, conservatrice générale du patrimoine honoraire
    Les temples protestants néogothiques de ce côté-ci de la ligne bleue des Vosges
  • Christiane Pignon-Feller, historienne de l’art, spécialiste de l’architecture et de l’urbanisme, Académie nationale de Metz
    La résistance du néogothique chez les protestants en Moselle annexée : des solutions inventives
  • 17h40 > 18h00
    Débats

Vendredi 7 octobre – CENTRE DES MEMOIRES MICHEL DINET

  • 8h20
    Accueil des participants
  • Accueil par Madame la présidente du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle

Les édifices et leurs décors (SUITE)
Présidente de séance Hélène Say, directrice des archives départementales de Meurthe-et-Moselle

  • Dimitri Mathiot, directeur des musées et archives, direction de la culture de la communauté d’agglomération et de la ville de Haguenau
    Le musée historique de Haguenau : quand le néogothique réveille le Saint- Empire romain germanique
  • Hervé Doucet, maître de conférences en histoire de l’art contemporain, Université de Strasbourg

    Le palais de justice de Mulhouse (1899-1902), une oeuvre d’art total et de transition

  • Jean-François Luneau, maître de conférences en histoire de l’art contemporain, Université Clermont-Auvergne – Centre d’histoire Espaces et cultures
    Les vitraux dessinés par Émile Delalande (1846–après 1905) pour l’église Saint-Gondelbert de Senones

  • 10h > 10h30
    Débats

  • 10h30 > 10h50
    Pause

  • 10h50 > 12h20
  • Jean-Michel Lang, ingénieur, chercheur, patrimoine religieux et art funéraire mosellan
    Les monuments funéraires néogothiques des cimetières de Moselle
  • Christian Lutz, technicien-conseil pour les orgues, ministère de la Culture

    Aux origines du buffet d’orgue néogothique en Lorraine

  • Noémie Petit, doctorante en histoire de l’art, Université libre de Bruxelles – Fondation Périer-D’Ieteren
    Le mouvement néogothique en Belgique : quelques considérations sur la conception et la réalisation des retables d’autel

  • 12h20 > 12h40
    Débats

Mobilier et objets d’art
Présidente de séance Marie Gloc, conservatrice des monuments historiques,  DRAC Grand Est

  • 14h > 15h30
  • Pauline Carminati, docteure en histoire de l’art, École pratique des hautes études – PSL
    La sculpture religieuse néogothique dans le Grand Est : Léon Moynet (1818–1892), statuaire à Vendeuvre-sur-Barse
  • Abbé Pierre Demenois, curé du secteur pastoral de Nancy-Ouest, vice-official du diocèse de Nancy et de Toul
    Le statuaire nancéien Xavier Arthur Pierron (1841-1906) et les influences du mouvement néogothique sur son art
  • Samuel Provost, maître de conférences HDR d’histoire de l’art et d’archéologie, Université de Lorraine
    Émile Gallé (1846–1904), lecteur d’Eugène Viollet-le-Duc (1814–1879)
  • 15h30 > 16h
    Débats
  • 16h > 16h20
    Pause
  • 16h20 > 17h20
  • Étienne Martin, membre de la commission d’Art Sacré du diocèse de Nancy et de Toul
    La production néogothique d’Alfred Daubrée (1817–1885), bijoutier joaillier-orfèvre et bronzier, un apport majeur à Nancy dans la seconde moitié du XIXe siècle
  • Emmanuel Fritsch, chargé de mission des musées de la région Grand Est
    L’orfèvrerie néogothique alsacienne
  • 17h20 > 17h40
    Débats
  • 17h40 > 18h10
  • Jean-Michel Leniaud, directeur d’études à l’École pratique des hautes études et à l’École des chartes, ancien directeur de l’École nationale des chartes
    Conclusion du colloque

Samedi 8 octobre – METZ

9h
Parcours visite de la gare à la cathédrale Saint-Étienne par Christiane Pignon-Feller, docteure en histoire de l’art
Vrai et faux gothique
De la gare néo-romane (1908) à la façade ouest de la cathédrale (1903), l’itinéraire permettra de découvrir divers exemples de « traitement » de l’art gothique civil et religieux selon les époques. Avenue Foch, une fantaisie néogothique éclectique de 1903 ; place Saint-Martin, le clocher néogothique archéologique réinventé par Conrad Wahn (1851–1927) et Auguste Dujardin (1847–1925) ; en Nexirue, l’hôtel de Gargan aux détails gothiques flamboyants restaurés au xxe siècle et enfin la façade ouest de la cathédrale, exemple d’un néogothique érudit dont les modèles sont français sous annexion allemande.

10h
Visite des parties néogothiques de la cathédrale Saint-Étienne par Pauline Lurçon, conservatrice des monuments historiques, DRAC Grand Est
Édifiée du xiiie au xvie siècle, la cathédrale gothique de Metz a fait l’objet d’importantes campagnes de travaux au xixe siècle et au début du xxe siècle, se caractérisant par un retour au style gothique en rupture avec le classicisme du portail occidental édifié au siècle précédent par Jacques-François Blondel (1705– 1774). Visible au niveau des portails, ce renouveau du style gothique est également perceptible dans les vitraux et le mobilier, notamment les stalles du choeur.

11h
Visite de l’église Sainte-Ségolène par Christiane Pignon-Feller, docteure en histoire de l’art
Cet ancien oratoire, antérieur à l’an mil, a été reconstruit au xiiie et agrandi au xve siècle. Dans Metz annexée, c’est un exemple remarquable d’une campagne derestauration-rectification-agrandissement-idéalisationnéogothique. Sur la façadeinspirée de modèles gothiques français autant qu’allemands, l’architecte allemand Conrad Wahn (1851–1927) et le sculpteur français de la cathédrale Auguste Dujardin (1847–1925) ont déployé un programme iconographique savant qui narre, paradoxalement, l’histoire et les légendes austrasiennes de Metz.

12h
Visite de la basilique Saint-Vincent par Dorothée Rachula, attachée de conservation, responsable de la programmation culturelle, ville de Metz
L’abbatiale Saint-Vincent de Metz est construite à partir de 1248 par l’abbé Warin dans un style gothique. L’incendie de 1752 provoqua l’effondrement de la tour sur la façade et deux travées de la nef. Celles-ci furent reconstruites en reprenant les principes esthétiques et techniques des travées médiévales dans un souci d’homogénéité. Cette survivance des formes contraste avec la façade qui adopte un style classique.

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